Le grand écran resterait noir sans l’assurance cinéma.
  • Compte tenu des coûts élevés de la production cinématographique et télévisuelle, tout retard peut avoir un impact majeur sur le budget d’un studio et entraîner des pertes très importantes.
  • L’assurance film couvre les coûts et dépenses supplémentaires résultant de retards causés par l’indisponibilité des acteurs, de dommages aux décors, costumes et accessoires et au matériel audiovisuel.
  • L’activité Divertissement se développe à l’échelle mondiale, notamment en Chine et en Europe, et l’industrie ne cesse d’évoluer sur le plan technique.
  • C'est Hollywood qui a encore le plus de primes d'assurance, avec environ 400 millions de dollars par an.

Dans la réalité, aucune assurance ne couvrirait James Bond compte tenu des blessures qu’il endure, sans compter les dommages matériels qu’il cause, au service de sa Gracieuse Majesté. Pour Daniel Craig, c’est différent. Comme d’autres avant lui, le dernier acteur à interpréter le célèbre espion britannique doit être assuré avant même de mettre un pied sur un plateau de cinéma.

Le tournage de 007 Spectre (2015), 24e film de la série, l’a d’ailleurs bien montré : l’acteur de 37 ans a souffert d’une fissure du ménisque pendant une cascade, qui a nécessité une chirurgie arthroscopique et ainsi provoqué un retard important de la production.

« Le tournage d’une superproduction peut coûter jusqu’à 500 000 dollars par jour ; s’il est retardé, les pertes peuvent donc être considérables », souligne Michael Furtschegger, directeur mondial Divertissement chez Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS).

En matière de cinéma, Michael Furtschegger aime les thrillers et les blockbusters, tels que la série de films Mission Impossible. Mais en tant qu’assureur, il préfère les comédies, les drames et, en particulier, les films romantiques.

«Ils sont plus faciles à assurer, explique-t-il en souriant. Il n’y a généralement pas de dangereuses cascades, ni de grands effets pyrotechniques comme dans les films d’action.»

Entre les cascades périlleuses, les explosions multiples et les erreurs humaines, les risques ne manquent pas sur un plateau de cinéma. La plupart des studios et des producteurs indépendants ne commencent pas à tourner sans être assurés contre d’éventuels retards qui seraient dus à une blessure ou à une maladie d’un acteur, à des dommages sur des accessoires, décors ou costumes, ainsi qu’à des bris de machines. AGCS couvre également les dépenses supplémentaires entrainées par les dommages au support cinématographique. Cette assurance concernait auparavant les films de 16 mm ou 32 mm ; elle porte aujourd’hui sur les dispositifs de stockage électronique tels que les cartes à puce.

Au quotidien, l’équipe mondiale Divertissement étudie les scénarios, les calendriers de tournage et les budgets. Les souscripteurs d’AGCS analysent notamment la distribution, les cascades, les lieux de tournage et les dossiers médicaux des acteurs.

Nicole Kidman a été particulièrement touchée par un problème de santé. Sa blessure au genou survenue en 2001, pendant le tournage de Moulin Rouge, a entraîné un retard de la production indemnisé à hauteur de 3 millions de dollars. Elle l’a aussi empêchée de jouer dans Panic Room en 2002, film dans lequel Jodie Foster l’a remplacée moyennant une rémunération élevée.

En fonction du genre cinématographique, du budget assuré, des franchises et des facteurs de risque, les primes d’assurance peuvent représenter entre 0,6% et 1 % du budget total du film, soit 1 à 2 millions de dollars pour une production de 200 millions de dollars. Selon Michael Furtschegger, l’assurance est généralement conçue sur mesure. Pour les films à gros budget, de 200 millions de dollars ou plus, une bonne évaluation des risques s’avère donc très importante.

«Nous détectons de nombreux signaux d’alerte, mais nous trouvons généralement un compromis en discutant avec le client et en prenant des mesures de souscription adaptées au risque. Toutefois, si un acteur principal réalise ses propres cascades, le risque peut être très difficile à couvrir. Et lorsqu’une célèbre chaîne de documentaires nous a demandé d’assurer un présentateur contre le risque d’être avalé par un python, la réponse a été un non catégorique.»

En général, le souscripteur d’AGCS évalue les risques au cours de réunions avec les courtiers et les clients, les directeurs des effets spéciaux et les équipes techniques, bien avant le premier jour de tournage. Pour les films d’action, un ingénieur préventionniste se rend souvent sur place pour estimer les risques et les responsabilités spécifiques aux cascades.

Suite à l’évaluation des risques, Allianz peut demander des modifications du scénario en présence de facteurs d’aggravation du risque, par exemple d’engager des doublures pour les cascades ou de réécrire certaines scènes, afin de limiter les risques pris par les acteurs.

Allianz a noué une relation étroite avec l’industrie du cinéma, qui remonte aux premiers films muets hollywoodiens, dans les années 1890, au temps de la Fireman’s Fund Insurance Company. Depuis les policiers de Keystone Cops et Charlie Chaplin, jusqu’à Harry Potter et aux derniers super-héros de Marvel, AGCS couvre des milliers de succès hollywoodiens, films indépendants, documentaires, spots télé et émissions de télévision.

Parmi les grands classiques assurés au cours des décennies, citons Spartacus, Le Parrain, Apocalypse Now et The Dark Knight Rises. La compagnie a également assuré les champs de maïs de l’Iowa pour Jusqu’au bout du rêve, les trésors du Louvre pour Da Vinci Code, ou le Sunset, le navire baptisé Black Pearl dans Pirates des Caraïbes, qui a navigué pour le tournage depuis les Bahamas jusqu’au canal de Panama.

«Je pense que cette longue expérience nous vaut une réputation exceptionnelle, estime Michael Furtschegger. Cela explique que nous assurions aujourd’hui tous les deuxièmes ou troisièmes blockbusters.»

L’une de nos plus anciennes collaborations et avec les films de James Bond.

«C’est un bel exemple d’une relation véritablement basée sur la confiance, que nous entretenons depuis des décennies, et la raison pour laquelle nous sommes l’assureur préféré de nombreuses sociétés.»

Depuis l’intégration de Fireman’s Fund au sein d’AGCS en 2015, l’activité a acquis une dimension internationale, reflétant l’évolution intervenue au sein du secteur. De nouveaux formats de marché de la part d'acteurs mondiaux comme Amazon et Netflix ont changé la donne. Aujourd’hui, elles comptent parmi les plus grands producteurs de contenus dans le monde.

«Nous avons commencé à ouvrir notre portefeuille d’assurance de films au monde entier au bon moment, explique Michael Furtschegger. Ces sociétés internationales recherchent un partenaire capable de les accompagner avec une approche mondiale uniforme. En plus de notre dimension internationale, nous avons une capacité d’assurance locale avec laquelle nos concurrents ne peuvent pas rivaliser.»

Autre tendance signalée par Michael Furtschegger, l’essor du cinéma chinois. Ainsi le film Black Panther de Marvel Studios a enregistré 100 millions de dollars de recettes en Chine après sa sortie en mars 2018, tandis que le film d’action Operation Red Sea, sorti le même mois  et relatant les opérations des troupes chinoises au Yémen, a totalisé 579 millions de dollars de recettes. Cette année a connu toute une série de succès sur le marché chinois comme Detective Chinatown 2 (541 millions de dollars), Dying to Survive (451 millions de dollars) et Hello Mr. Billionaire (367 millions de dollars). De fait, sur les dix plus grands succès de tous les temps en Chine, cinq sont des productions chinoises sorties depuis 2017.

«Le cinéma chinois est en plein développement et compte tenu des budgets, la sensibilisation à l’assurance connaît la même évolution», commente Michael Furtschegger.

A l’échelle mondiale, le secteur du divertissement et des médias a enregistré une croissance annuelle de 5,1 % dans les quatre dernières années, et cette tendance devrait se poursuivre en 2019. Même si les chiffres ne sont pas toujours disponibles, Hollywood resterait en tête des primes d’assurance avec un montant estimé à 400 millions de dollars par an, suivi du Royaume-Uni avec 40 à 50 millions de dollars, puis de la France et de l’Allemagne, avec 20 à 30 millions de dollars chacune. La Chine, en hausse, affiche 45 millions de dollars.

«On peut dire que sans assurance, il n’y aurait pas d’industrie du cinéma, commente Michael Furtschegger. Il serait presque impossible de réunir les fonds indispensables pour faire vivre la magie du cinéma. AGCS est l’une des rares compagnies au monde qui puisse apporter l’assurance nécessaire.»

Lire cet article dans le ‘Global Risk Dialogue’. Publié deux fois par an, le ‘Global Risk Dialogue‘ est le magazine d’Allianz Global Corporate & Specialty qui présente les actualités et analyses d'experts du monde des risques d’ entreprises.
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