15 11 2018

Pour Andreas Bradt, Chef de projet conduite autonome d’Allianz Automotive, la première grande tendance sera celle de l’optimisation des trajets. Des plateformes sont en train de voir le jour et pourront, grâce aux objets connectés, calculer le meilleur trajet pour l’usager en temps réel, en fonction de l’état du réseau – vélos partagés disponibles, lignes de métro fonctionnant ou non, covoiturage – et de ses préférences : trajet le moins cher, le plus rapide, avec ou sans vélo... C’est ce qu’on appelle la Mobility as a service (MaaS). Avec un système d’abonnement et une plateforme unique, les transports deviendront un service que les usagers achèteront lorsqu’ils en auront besoin. Cette opportunité n’en est aujourd’hui qu’à ses tout débuts : si 76 % des 25-45 ans pratiquent le transport en libre-service, ils ne sont que 6 % à l’avoir intégré dans leur routine (source BCG).

Cette optimisation des trajets se doublera d’une optimisation de l’utilisation faite des véhicules. On ne vendra plus seulement des véhicules mais de la mobilité : un abonnement mensuel donnera droit à un nombre défini de kilomètres. Le potentiel des véhicules sera ainsi mieux exploité : si on ne les emploie aujourd’hui qu’à 4 % de leur capacité en moyenne (une heure par jour environ), on peut facilement faire monter ce chiffre à 20 % avec les véhicules partagés – plus encore avec les véhicules autonomes.

Ces voitures autonomes sont, d’après lui, la troisième tendance. Martin Hoff précise qu’il n’y a pas d’un côté le véhicule classique et de l’autre le véhicule autonome ; le passage de l’un à l’autre se fait en réalité de manière très organique. D’un côté, des voitures de plus en plus intelligentes, apprenant à gérer de plus en plus de situations (un embouteillage, un parking). De l’autre, des véhicules entièrement autonomes, testés dans des environnements sécurisés, puis dans des environnements de plus en plus complexes, s’approchant des conditions réelles… jusqu’à ce que ces deux mondes se rejoignent.

Les progrès en matière de véhicules autonomes sont d’ailleurs rapides, grâce notamment aux algorithmes d’auto-apprentissage qui leur permettent d’analyser les données qu’ils collectent en temps réel ; ils améliorent ainsi en permanence leurs capacités et leurs performances.

Les compagnies d’assurance et d’assistance accompagneront ces changements profonds.

L’assurance de demain devra ainsi couvrir moins des véhicules individuels que des flottes d’autopartage. Allianz assure déjà l’ensemble des voitures Car2go, le système de location courte durée imaginé par Daimler et implanté dans une dizaine de pays.

Les assurances devront également revoir entièrement leur système d’évaluation des risques, de la responsabilité individuelle, à l’aune des progrès des véhicules autonomes. Pour Andreas Bradt, cela implique de mesurer en permanence la performance de ces voitures, pour la comparer à celle des autres et ajuster les offres en fonction. Allianz Partners s’est notamment associé à EasyMile afin de développer des solutions d’assurance pour les véhicules électriques sans conducteur.

Les offres en direction des véhicules partagés devraient ainsi exploser : on pense notamment aux nouveaux « Airbnb de la voiture », comme par exemple Drivy. À l’instar des compagnies de location, ces plateformes doivent être en mesure de proposer des services d’assistance – d’autant plus que les voitures louées par les particuliers sont moins récentes et moins entretenues que celles des loueurs professionnels. Si la voiture empruntée sur Drivy tombe en panne, l’assistance doit ainsi pouvoir intervenir partout, trouver si besoin un véhicule de remplacement ; son réseau de partenaires joue dans ce cas un rôle essentiel. 

Les compagnies devront enfin prévoir une mise à niveau technique pour prendre en charge la dimension algorithmique des véhicules autonomes ou en voie d’autonomisation : assistance informatique, diagnostics à distance fondés sur les messages d’erreur du véhicule, voire dépannage à distance.

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